Chacun de nous est au cœur de la prière de Jésus

9 mai 2016

« La demande centrale dans la prière sacerdotale de Jésus, consacrée à ses disciples de tous les temps, est celle de l’unité future de ceux qui croiront en lui. Cette unité n’est pas un phénomène mondain. Elle vient exclusivement de l’unité divine et elle arrive du Père jusqu’à nous par le Fils et dans l’Esprit-Saint. Jésus invoque un don qui vient du ciel, et qui produit son effet – réel et perceptible – sur la terre. Il prie « afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21). D’un côté, l’unité des chrétiens est une réalité secrète, présente dans le cœur des personnes croyantes. Mais en même temps, elle doit apparaître dans l’histoire dans toute sa clarté, elle doit apparaître pour que le monde croie, elle a un objectif très pratique et concret et elle doit apparaître pour que tous, nous soyons réellement un. L’unité des futurs disciples étant l’unité avec Jésus – que le Père a envoyé dans le monde -, elle est aussi la source de l’efficacité de la mission chrétienne dans le monde.

« Nous pouvons dire que, dans la prière sacerdotale de Jésus, s’accomplit l’institution de l’Eglise ». C’est justement là, dans l’acte du dernier repas, que Jésus crée l’Eglise. « En effet, qu’est donc l’Eglise, si ce n’est la communauté des disciples qui, par la foi en Jésus-Christ comme envoyé du Père, reçoit son unité et est impliquée dans la mission de Jésus de sauver le monde en le conduisant à la connaissance de Dieu ? L’Eglise naît de la prière de Jésus. Cependant, cette prière n’est pas seulement parole : elle est l’acte par lequel il se consacre lui-même, c’est-à-dire « se sacrifie » pour la vie du monde » (cf. Jésus de Nazareth, II, 124).

Jésus prie pour que ses disciples soient un. Forte de cette unité, reçue et gardée, l’Eglise peut avancer « dans le monde » sans être « du monde » (cf. Jn 17, 16) et vivre la mission qui lui a été confiée pour que le monde croie dans le Fils, et dans le Père qui l’a envoyé. L’Eglise devient alors le lieu où se prolonge la mission même du Christ : faire sortir le monde – et l’homme, qui s’est éloigné de Dieu et de lui-même – du péché, afin qu’il redevienne le monde de Dieu.

Chers frères et sœurs, nous avons saisi quelques éléments de la grande richesse de la prière sacerdotale de Jésus, que je vous invite à lire et à méditer, pour qu’elle nous guide dans un dialogue avec le Seigneur, et qu’elle nous enseigne à prier. Alors nous aussi, dans notre prière, demandons à Dieu de nous aider à entrer plus profondément dans le projet qu’il a sur chacun de nous ; demandons-lui de nous aider à lui être « consacrés », à lui appartenir de plus en plus, pour pouvoir aimer toujours plus les autres, ceux qui nous sont proches et ceux qui sont éloignés ; demandons-lui de nous rendre capables d’ouvrir toujours notre prière aux dimensions du monde, sans nous refermer sur nos demandes d’aide pour nos problèmes personnels, afin que nous nous souvenions toujours de notre prochain lorsque nous sommes en présence de Dieu et que nous puissions découvrir la beauté de l’intercession pour les autres ; demandons-lui de nous faire le don de l’unité visible entre tous les croyants du monde (…) et prions pour être toujours prêts à rendre compte à quiconque nous demande raison de l’espérance qui est en nous (cf. 1 Pi 3, 15) ».

Benoît XVI
25 janvier 2012

Les commentaires sont fermés.