Dieu appelle à la Vie

13 octobre 2012

S’il est un trait source de réconfort, c’est bien celui-ci : Dieu ne cesse pas d’appeler sa créature. Sans arrêt. Les prophètes n’ont pas arrêté de faire entendre cet appel. Il prend le plus souvent la forme de l’appel à la conversion. Dans la prédication du dernier prophète de la première Alliance, le même appel résonne, plus fort que jamais. Jean le Baptiste porte à son terme cette exigence de la conversion. Au seuil de l’accomplissement des promesses, il martèle : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » (Mt 3, 2.)

Dans le sillage de tous ces prédécesseurs, il est frappant de constater, dans l’Évangile selon saint Marc par exemple, que les tout premiers mots du Christ lui-même emboîtent le pas à cette immémoriale tradition : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1, 15.) L’appel que Dieu adresse à l’homme est un appel pressant à s’ajuster à lui, à chercher des voies de conformité au projet que Dieu a sur lui. Il faudra y revenir mais on peut d’ores et déjà le formuler : répondre à l’appel de Dieu, c’est entrer dans des perspectives où c’est la grâce qui imprime sa marque à toute l’existence humaine.

En d’autres termes : il s’agit essentiellement de retrouver l’axe de la vie humaine, sa référence fondamentale : Dieu, à l’image et ressemblance de qui l’homme a été créé. Répondre à l’appel de Dieu, c’est se convertir, ce qui signifie d’abord « marcher en présence de Dieu », se « tourner vers lui », « se souvenir de lui ». Chercher la ressemblance.

À l’inverse, l’oubli de Dieu supprime de la vie humaine sa marque propre, sape toute promesse d’accomplissement, ouvre la voie à la vie sans la grâce, bref à ce qu’on peut appeler la « loi du péché ».

Les enjeux sont importants. C’est un des moments où le Christ laisse transparaître une certaine sévérité si on reconnaît dans les propos du Maître de la vigne un message qu’il a envie de faire passer : « Faut-il que tu sois jaloux parce que je suis bon ? »

C’est que l’appel de Dieu met l’appelé en présence d’une bonté qu’il ne soupçonne peut-être pas a priori mais qui, lorsqu’elle se révèle, s’impose comme la mesure vraie de la vie humaine et son critère de réussite.

Père Emeric DUPONT

Les commentaires sont fermés.