INDISPENSABLE FAMILLE

3 novembre 2012

Parmi les multiples facettes du magistère du pape Jean Paul II, ses enseignements à propos du mariage et de la famille occupent, sans aucun doute, une place importante. Suivant l’anthropologie théologique du Concile Vatican II, surtout celle développée par la “Gaudium et Spes”, le Pape a très intimement lié le destin de la famille et celui de l’humanité, étant donné que la famille « est le lieu le plus sensible où nous pouvons tous mettre le thermomètre qui nous indique quelles sont les valeurs et les contre-valeurs qui animent et rongent la société dans un pays donné » (Visite au Chili, 1987). Les premières notions de vérité et de bien s’acquièrent dans la famille ; elle constitue également la base dans l’expression de l’amour car elle est le lieu de l’expérience d’aimer et d’être aimé.

Quand nous parlons de groupes intermédiaires qui aident dans les relations sociales de vie en commun, le point de départ est la famille, suivie des groupes économiques, politiques, culturels… La famille a une valeur fondamentale car en elle se cristallisent et prennent visage, « naturellement », c’est-à-dire de façon spontanée et directement expérimentable, la valeur de la vie et de l’amour. Bien que la culture dominante actuelle s’efforce de séparer ces deux dimensions, en proclamant qu’un amour fermé à la transmission de la vie ou qu’une vie fermée à l’expérience de l’amour sont possibles, la famille enseigne au contraire que la vérité contenue dans l’une et l’autre valeur devient consistante quand les deux sont comprises conjointement et peuvent être vérifiées existentiellement à partir du lien familial. La famille constitue donc le sanctuaire de la vie et de l’amour, le siège de la culture de la vie :

« …  En effet, elle est sacrée, elle est le lieu où la vie, don de Dieu, peut être convenablement accueillie et protégée contre les nombreuses attaques auxquelles elle est exposée, le lieu où elle peut se développer suivant les exigences d’une croissance humaine authentique. Contre ce qu’on appelle la culture de la mort, la famille constitue le lieu de la culture de la vie » (CA, n. 39)

L’amour et la vie sont donc deux mots qui trouvent leur plénitude dans l’être humain, au milieu de toute la création. Cependant, pour qu’il en soit ainsi, il faut que l’être humain développe sa conscience d’être personnel, c’est-à-dire d’être un centre d’intelligence et de liberté qui ne peut être qu’une fin en soi, qui ne peut être utilisé ou instrumentalisé par d’autres comme moyen et qui peut choisir de s’ouvrir à la vérité de la vocation humaine ou, au contraire, de s’enfermer sur elle-même.

Père Émeric DUPONT

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