La brocante

18 septembre 2005

Comme chaque année, ce dimanche de septembre voit nos trottoirs et rues de St Leu remplis d’objets plus ou moins hétéroclites et de monde : c’est la brocante… La brocante, c’est, par un côté, la nostalgie, les retrouvailles avec le passé, le sentiment de revenir à ses racines, réelles ou idéalisées. C’est aussi le présent, notamment les liens que la fête permet de tisser dans un climat de bonheur.
Créer des liens : le « renard » du « Petit Prince était un finaud. Quoi de plus important en effet ? Pour les chrétiens, cela est vraiment « essentiel », s’il est vrai que 1′ « essence » ou l’être même de Dieu réside dans les relations mutuelles entre les « personnes » de la Trinité ; s’il est vrai, du même coup, que la forme fondamentale du témoignage que les chrétiens sont appelés à rendre à Dieu consiste à jeter des ponts entre les personnes et les groupes dans le respect de leurs différences de culture ou de religion ; s’il est vrai, finalement, que Jésus a donné sa vie pour que « le Juif et le Grec », « l’esclave et l’homme libre », « l’homme et la femme » fassent de leurs différences un chemin de communion et non d’exclusion (Gai 3,26-28).
Voilà qui nous ramène à l’essentiel en effet. Notre foi au Christ ne pourrait pas se vivre, elle ne pourrait même pas exister, sans se manifester dans une institution religieuse, avec ses nécessaires règles liturgiques, morales, disciplinaires, etc.

Mais la « religion » est toujours piégée. Saint Paul a fait l’expérience de ce que permet la « liberté chrétienne » à cet égard, lui qui avait éprouvé le sentiment d’étouffer dans l’interprétation pharisienne de la Loi de Moïse : « Le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint (…) Recherchez donc ce qui contribue à la paix et ce qui nous associe les uns aux autres en vue de la même construction » (Rom 14,17-19). Et si nous vivions ainsi spirituellement une fête comme celle de la brocante ?

P. Louis-Marie Chauvet

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