Une espérance en gestation

13 juin 2015

A travers ces textes bibliques de ce dimanche, c’est Dieu qui nous parle. Bien-sûr, il est important de lire et de relire la Bible et surtout les évangiles. Nous y trouvons des textes ancien, mais la Parole de Dieu est toujours vivante et agissante : elle ne lui revient pas sans produire du fruit. Comme le disait un jour l’apôtre Pierre, les paroles du Seigneur sont celles de la Vie Éternelle. Elles nous redisent inlassablement l’amour de Dieu pour nous et pour le monde.

La première lecture est un texte du prophète Ézéchiel. Il nous ramène à une période où tout va mal. Les habitants de Jérusalem on été déportés à Babylone. Le prophète a assisté impuissant à la chute totale de son pays. Pour le peuple, c’est une catastrophe irrémédiable. Mais le prophète, lui-même exilé, intervient de la part de Dieu. Il lui annonce que le Seigneur Dieu est capable de relever son peuple et de lui offrir un avenir sûr et merveilleux. Rien ne peut ébranler sa foi au Dieu Sauveur. La petite parabole du rameau qui devient un cèdre veut redonner espoir et ténacité aux exilés. Elle est également destinée à raviver notre espérance quand tout va mal.

L’apôtre Paul s’adresse à la communauté de Corinthe. Les chrétiens qui y vivent sont affrontés à bien des difficultés. Mais ils gardent « pleine confiance au Seigneur ». Pour l’instant, ils sont comme en exil. Ils cheminent dans la foi sans voir. Mais cet exil ne durera pas toujours. Le Seigneur nous prépare une demeure éternelle. Nous nous y préparons en nous efforçant de plaire au Seigneur. Un jour, nous aurons à lui rendre compte de notre vie. Lui, le juste juge, appréciera la conduite de chacun. Il accordera la « couronne » à ceux qui auront accompli leur course jusqu’au bout. Ce qui compte, c’est que nous soyons pour toujours avec le Christ. Ce message a de quoi nous réconforter dans les épreuves du temps présent.

L’évangile de Marc va dans le même sens. Il s’adresse à des chrétiens désemparés. Ces derniers trouvent que le règne de Dieu tarde à venir : faut-il toujours espérer un Royaume fantôme ? Aujourd’hui, Marc leur rappelle les paroles de Jésus autrefois. Il leur parle d’une semence qui germe et qui grandit toute seule. C’est une manière de dire que le Royaume de Dieu est en gestation ; il faudra du temps avant qu’il n’apparaisse clairement aux yeux de tous. Il vient aussi sûrement que le temps de la moisson. La parabole de la petite graine qui devient un arbre est là pour raviver la foi des croyants. Quand la mission devient difficile, il nous est bon de nous rappeler cette parabole.

Dans son discours, Jésus précise que cette graine, c’est « la plus petite des semences de la terre ». C’est la logique même de Dieu. Jésus lui-même s’est fait le plus petit et le plus pauvre. Il a été enterré au tombeau. Mais sa résurrection a été le point de départ de la naissance de l’Église. Celle-ci a commencé petitement avec, un groupe d’hommes insignifiants. Mais ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse de Dieu. Nous voyons des statistiques qui s’effondrent, mais rien ne peut empêcher Dieu d’être à l’œuvre.

Cet évangile nous rejoint dans les questions que nous nous posons : « Comment se fait-il qu’après tant d’années de prédication, le monde soit encore si rempli de méchanceté ? » Jésus nous répond en nous disant que le Royaume de Dieu est semblable à une petite graine mise en terre qui pousse et produit son fruit. Avec lui, le mal qui nous accable n’aura pas le dernier mot. La souveraineté de Dieu sur le mal est désormais définitive.

Tout cela ne nous dispense pas de nos responsabilités. Jésus nous envoie dans le monde pour y répandre le bon grain, celui de la foi, de l’amour, de la paix. Cette semence, nous la répandons par nos paroles. Nous sommes envoyés pour dire et témoigner. Mais le plus important c’est que notre vie soit éclairée par notre foi et vivifiée par l’amour de Dieu. Le Seigneur nous demande de semer, mais c’est lui qui donne à la semence de pousser et de donner du fruit.
Emeric DUPONT

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