Célébrer une messe pour nos défunts : le plus beau des cadeaux.

31 octobre 2010

« La mort vaincue, les fils de Dieu ressusciteront dans le Christ et ce qui fut semé dans la faiblesse et la corruption revêtira l'incorruptibilité. La charité et ses oeuvres demeureront, et toute cette création que Dieu a faite pour l'homme sera délivrée de l'esclavage de la vanité ». Ainsi, le Concile Vatican II dans le très beau texte « Joie et espérance » (1965), nous redit l'espérance chrétienne. Les misères physiques et morales de notre ici-bas ne sont que l'esquisse d'une vie dont le dévoilement plénier est encore à venir, mais nous en jetons les bases dès maintenant. Lorsqu'un être cher nous quitte, l'angoisse est parfois perceptible, ou du moins le questionnement : « s'il y a un après, sera-t-il heureux ? »… L'Eglise croit, elle, que l'Amour divin est Tout-puissant, qu'il peut guérir et transformer nos natures encore abîmées par l'égocentrisme, peinant à aimer, souffrant de ne pouvoir s'oublier un peu pour l'autre. Cette ultime transformation de l'âme pour qu'elle devienne capable d'hériter pleinement de la lumière et de l'amour divins, la tradition l'a appelée d'un mot qui fait dresser les poils des plus anciens, peut-être parce qu'il a été trop

longtemps revêtu de tristesse et de culpabilité : le purgatoire. Il est aussi absurde de redouter le purgatoire qu'il le serait de se lamenter sur le fait qu'une chenille devienne papillon ! L'ordre des choses est que nous redevenions ce que nous avons perdus : enfants du Père, héritiers, comblés de grâce…

Parce que l'Eglise y croit, elle le vit. Elle s'associe, au cœur de la Messe, à la prière de l'Eglise invisible, avec qui toute Eucharistie est toujours célébrée. C'est une belle et antique tradition que de confier, au cœur de l'Eucharistie, le cheminement spirituel de nos défunts. Nous savons tous que la prière de l'Eglise est trinitaire. Par le Fils et dans l'Esprit qui nous unit à Lui, nous nous tournons vers le Père avec confiance. En confiant le nom de nos chers défunts, nous remettons entre Ses mains l'âme immortelle qui a quitté ce monde et qui désormais se prépare à vivre de la vie divine. L'âme abandonne ainsi ses impuretés et toutes les logiques contraires à l'Amour selon lesquelles elle a vécu. La grâce de Dieu ne s'achète pas. Une intention de Messe ne peut rien « coûter ». Beaucoup de ceux qui ne peuvent donner l'offrande habituelle, qui permet à l'Eglise, et notamment aux prêtres, de vivre, demandent quand même que le nom de leur cher défunt soit cité. L'intention de Messe n'est pas un service payant, c'est une manière de s'associer à l'Eglise qui prie, et de s'y associer aussi matériellement. Demander une intention de messe à l'Eglise, c'est accompagner nos défunts dans cet itinéraire ultime et leur manifester ainsi notre amour et notre attention, même au-delà de cette vie. C'est, de tous les cadeaux, le plus beau et le plus digne que l'on puisse imaginer.
Père Emeric Dupont

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