LE PRIX DE LA LIBERTÉ

16 mars 2013

Parce que la plupart d’entre nous n’ont jamais été emprisonnés, il nous est difficile de nous identifier avec l’esclavage ou la captivité et, par conséquent, d’apprécier pleinement la liberté. Le Christ a dit : «Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean 8,32).

Si nous n’avons jamais connu la captivité, nous perdons une partie de la puissance de ces mots. La vérité nous affranchit ? Mais de quoi ? Nous vivons tous sous l’effet de l’orgueil, de la jalousie, de la convoitise et de la cupidité. Ce sont là les conséquences du péché – les miens et les vôtres. Le péché nous retient prisonniers tout autant que les barreaux de fer, les murs ou les fils barbelés.

Mais si nous acceptons cette prison comme faisant partie des choses de la vie, la bonne nouvelle de la libération peut sembler irréaliste et hors de propos. Ou peut-être même une menace. Ainsi la bonne nouvelle de la liberté promise ne semble pas être une bonne nouvelle au sujet de quelque chose dont nous avons besoin, ou du moins qui nous préoccupe en ce moment.

Peut-être nous souvenons-nous trop bien des échecs que nous avons subis en essayant de vaincre nos faiblesses. Nous ne voulons pas vivre à nouveau cette expérience. Peut-être qu’un jour, quand nous serons plus âgés, nous aurons le temps de penser à ces choses. Dans l’immédiat, nous pourrions très bien nous résigner à vivre avec le fardeau de ce que nous sommes. Comme des esclaves, nous acceptons notre condition et étouffons promptement tout désir de réveil spirituel.

         Et pourtant, il y a bien une puissance de libération dans ces quelques versets, parce que Jésus nous montre le chemin de la liberté, en lui et en sa Parole. Et si nous mettons en pratique ces simples recommandations de Jésus, nous allons découvrir la liberté des enfants de Dieu, nous allons y rester et nous allons y vivre. Cela veut dire que sur cette terre, nous allons être des fils et des filles de Dieu qui ne seront liés par rien, ni par Satan, ni par les hommes, ni par le monde, ni par le péché, ni par la chair. Toutes ces choses ont été bouleversées par le Seigneur sur la croix du calvaire, par sa mort. Il a englouti la chair, la vieille nature, il l’a livrée en spectacle à la croix pour que nous demeurions en lui et pour que nous recevions, si nous restons en lui et dans ses paroles, la révélation de ses paroles qui nous libèrent.  Les choses dont il veut nous libérer, ce sont toutes les choses que nous avons héritées du monde, de la chair, de notre passé et en particulier, ces manières de penser qui nous lient dans l’incrédulité, dans le mensonge.

          Nous sommes des milliards à être esclaves, mais nous ne voulons pas l’admettre. Nous avons appris à vivre avec notre esclavage. Or, Jésus-Christ a promis de nous libérer de tout emprisonnement spirituel. Il en a payé l’amende à notre place, l’amende que l’on devait payer pour affranchir un esclave. Nous sommes affranchissables. Mais pas encore affranchis. La dette a été payée à l’ordre ancien pour que nous puissions vivre selon l’ordre nouveau, celui de la grâce. Mais nous sommes souvent encore dans l’ancienne posture de l’esclave qui n’ose jouir de sa liberté nouvelle. Et pourtant elles ont bien été dites ces paroles : « Lève-toi, prends ton brancard et marche ».

Père Émeric DUPONT

 

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