« Préférer le Christ à tout »

6 septembre 2010

L’évangile de ce dimanche nous rappelle une des plus difficiles exigences de la vie chrétienne : renoncer à tout pour suivre le Christ. L’exigence du renoncement n’est pas une nouveauté qu’aurait apportée le christianisme. Bien avant Jésus, le judaïsme connaît plusieurs cas d’hommes mariés qui quittent tout pour se mettre au service d’un maître et s’initier à la Loi près de lui. Un des services à rendre consistait à accompagner le Rabbi lors de ses voyages. Tel fut, par exemple, le cas d’Elisée qui suivait et servait Elie (1R19,21).

Jésus connaissait cette pratique de l’école rabbinique. Il s’y réfère pour déterminer les conditions d’être son disciple. Mais en même temps, il va au-delà des habitudes juives pour apporter une double originalité :

– D’abord, c’est au moyen d’un vocabulaire radical qu’il invite celui qui veut devenir son disciple à rejeter toute attache familiale qui fait obstacle : « si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple » (Luc 14, 26). Toutes ces relations légitimes, ainsi que l’amour tout aussi légitime de sa vie, ne doivent pas être prioritaires.

– Ensuite, la séparation d’avec sa famille n’a pas pour but d’étudier simplement la Loi ou d’accompagner le Rabbi lors de ses voyages. Mais elle permet de s’attacher à la personne même de Jésus et de le suivre partout pour partager sa destinée. Il ne s’agit plus simplement d’un rapport de maître/disciple mais d’une relation d’amitié. « Je ne vous appelle plus serviteurs car le serviteur ignore ce que veut faire son maître. Mais je vous appelle mes amis parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jean 15,15)

L’attachement au Christ passe aujourd’hui par une écoute fidèle de sa Parole, une célébration régulière des sacrements mais aussi par un attachement à la communauté à laquelle on appartient ou celle dont on a la charge d’âmes. Tel fut le cas pour le Père Louis-Marie Chauvet envers les Saint-Loupiens. Ce n’est pas sans état d’âme qu’il a célébré dimanche dernier sa dernière messe. Je me rappellerai toujours de ces ovations après le « Magnificat » pour clôturer la messe. Je le remercie, au nom de tous les paroissiens et au mien propre, pour son dévouement et ses audacieuses initiatives pastorales. Au nom des mêmes paroissiens et au mien aussi, je souhaite la bienvenue, dans notre paroisse, au Père Emeric Dupont. Nous savons qu’il est gentil, plein de talents et d’initiatives. Il nous apporte, au nom du Christ, toute sa vigueur et sa jeunesse. Nous serons toujours là, avec lui et près de lui, pour construire ensemble cette belle communauté paroissiale. « Oh, qu’ils sont beaux sur la montagne, les pas de ceux qui portent la Bonne Nouvelle… ». Bienvenue parmi nous, Emeric.
P. Serge NZUZI MASUAMA

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