A quoi sert une « Assemblée paroissiale » ?

28 septembre 2012

Dimanche prochain, au coeur de la messe de 10h30, notre communauté paroissiale est invitée à se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et à se prononcer pour un « axe d’année », en choisissant parmi trois phrases bibliques celle qui déterminera notre attention et notre action pastorale de l’année à venir.

Dans la dynamique du rassemblement national « Diaconia 2013 », dont les quelques jours à Lourdes pendant l’Ascension 2013 seront le point d’orgue, avec l’équipe d’animation pastorale, nous avons l’an dernier discerné que notre communauté, dans les trois années à venir, devrait s’attacher à mieux vivre l’accueil et sa dimension spirituelle comme un appel à se laisser déranger, déplacer, par ceux qui nous sont dissemblables. A chaque début d’année pastorale, notre communauté sera donc assemblée et décidera, pour l’année à venir, de l’axe particulier que nous suivrons dans cette perspective de l’accueil.

Cette consultation du peuple de Dieu n’est pas nouvelle dans notre tradition. Depuis les premières communautés chrétiennes, je pense en particulier au livre de l’Apocalypse, il est plusieurs fois répété : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises » Bref, chaque message adressé à une communauté dans sa vie concrète s’adresse, au-delà d’elle à toute communauté, à tout chrétien. Car l’Esprit Saint nous parle, a des choses à nous dire. L’Assemblée paroissiale n’est pas un « club » mais une famille spirituelle assemblée par Dieu lui-même, elle est en elle-même une réalité guidée par l’Esprit, si toutefois on veut bien l’écouter.

Cette inspiration de l’Esprit de Dieu qui guide l’Eglise, nous le retrouvons dans un vieux concept formalisé au moyen-âge, le « sens commun des fidèles » (appelé en latin « sensus fidelium »). Le sensus fidelium n’est pas le résultat d’efforts individuels. Il s’agit plutôt d’une conscience collective de l’Église, qui naît de la communion des saints, et aussi de l’harmonie entre pasteurs et fidèles.

Dans le texte fondamental issu du Concile Vatican II , « Lumen Gentium » (La Lumière des nations), le « sensus fidelium » est défini ainsi, en parlant de la manière dont l’Esprit Saint guide l’Église :   « Il le fait non seulement par la hiérarchie qui enseigne en son nom et avec son autorité, mais aussi par les laïcs dont il fait ses témoins et à qui Il a donné la compréhension de la foi et une attractivité de la parole afin que la puissance de l’Evangile brille dans la vie quotidienne familiale et sociale ».

Dimanche prochain, à l’écoute de ce que la Parole de Dieu, dont l’Esprit de Dieu est la perpétuelle inspiration, nous pourrons nous déterminer ensemble, choisir une direction pour notre communauté. Comment vivre cette « hospitalité spirituelle » dont Abraham, exilé, fut le bénéficiaire et le Christ, lui qui n’avait « nul endroit où reposer la tête » a parlé avec tant de force. Nous accueillir les uns les autres, accueillir les « nouveaux venus », accueillir ceux qui « cherchent », qui passent, qui s’interrogent, accueillir ceux qui doutent, faire de chaque rencontre un accueil, voilà sans doute où nous sommes invités à aller. Mais comment ? Selon quelles insistances ? Selon quelles attentions ? Le Sensus Fidelium de notre communauté, dimanche prochain, à l’issu de la méditation de la Parole et du vote, nous le dira.

Père Émeric DUPONT, curé

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