Bientôt le rassemblement « Diaconia 2013 »

25 février 2013

C’est à l’Ascension 2013 qu’aura lieu le grand rassemblement national venant clore plus d’un an de réflexions et de mobilisations dans l’Église de France pour nous rendre plus sensibles au service du frère et à l’attention aux plus fragiles. L’ambition de Diaconia 2013 est que les réalisations de solidarité, tant nationales qu’internationales, soient conduites non pas à côté mais au cœur des communautés catholiques. Celles-ci seront ainsi davantage évangélisées et évangélisatrices et deviendront plus fraternelles.

Ce qui est donc en jeu ici, c’est la mise en œuvre pratique des exigences de l’Évangile, non pas seulement en direction des plus fragiles d’entre les nôtres, mais dans notre propre direction, puisque aimer Dieu, son prochain et soi-même apparaissent comme équivalentes dans le commandement suprême proposé par le Christ. L’amour, s’il est vraiment de Dieu, se doit d’être en mouvement, en circulation, il ne saurait être un vague sentiment. A l’image du Dieu Trinité qui est tout entier relation, l’amour évangélique ne se vérifie, c’est-à-dire ne se révèle comme vrai dans les faits, que s’il effectue cette circulation de soi à Dieu et aux autres, incessamment et sans répit. Lorsqu’il s’arrête exclusivement sur l’un des pôles au détriment des deux autres, le déséquilibre même que cela induit risque d’éloigner l’exigence d’amour de toute vérité qui, vous l’avez compris, est par essence relationnelle avant d’être notionnelle ou conceptuelle.

La « diaconie » apparaît comme une invitation à vivre des relations différentes à la suite de Jésus, où chacun se lie véritablement à ses frères et sœurs et se met au service de tous. Cette mise en pratique de l’Évangile conduit à vivre dans la dynamique de l’Alliance, en se confrontant aux logiques du monde. Par conséquent, la « diaconie » est bien plus que l’addition d’actions de solidarité ou qu’un ensemble d’instances spécialisées. Il s’agit, à travers ces engagements mais aussi la vie quotidienne, de « convertir » toutes nos relations – proches et lointaines – à la lumière de l’Évangile, y compris avec ceux qui ne partagent pas notre foi. Il en découle que, dans l’Église, nul ne peut s’approprier la diaconie en disant : « c’est mon affaire », puisque c’est l’affaire de tous. Inversement, personne ne peut s’en sentir exempté en disant à d’autres : « c’est votre affaire » !

La diaconie n’a alors pas d’états d’âme : aimer et croire en un Dieu qui nous appelle au service forment un tout, il s’agit de s’adresser à l’homme entier et non à des segments de temps ou d’activités. Et c’est en les servant le premier que le Christ a transmué l’informe et vague désir de ses disciples en un esprit de service, signe d’une vraie (la seule qui vaille peut-être)  et étonnante fécondité.

                                                                                     Père Émeric DUPONT, curé

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