Catéchèse sur la vraie humilité, du Pape François – 2ème partie (extraits)

17 janvier 2015

2. Il y en a une autre maladie, celle du « marthalisme » (de sainte Marthe) de l’excès d’activité, c’est-à-dire de ceux qui se plongent sans le travail, en négligeant inévitablement, la « meilleure part » : s’asseoir aux pieds de Jésus (cf. Lc 10, 38-42). C’est pour cela que Jésus a appelé ses disciples à « se reposer un peu » (cf. Mc 6, 31), parce que négliger le repos nécessaire conduit au stress et à l’agitation. Le temps du repos est nécessaire à qui a accompli sa mission: c’est un devoir qui doit être vécu sérieusement, en passant un peu de temps avec sa famille, et en respectant les vacances comme des moments de recharge spirituelle et physique. Il faut apprendre ce que Qohélet enseigne: « Il y a un temps pour toute chose » (3, 1-15).

3. Il y a aussi la maladie de la « pétrification » mentale et spirituelle, de ceux qui ont un coeur de pierre ou une « nuque raide »(Ac 7, 51-60); de ceux qui, en chemin, perdent leur sérénité intérieure, leur vivacité, et leur audace et se cachent derrière les papiers, devenant des « machines à formulaires », et non des « hommes de Dieu » (cf. He 3, 12). C’est dangereux de perdre la sensibilité humaine nécessaire pour pouvoir pleurer avec ceux qui pleurent et nous réjouir avec ceux qui sont dans la joie! C’est la maladie de ceux qui perdent « les sentiments de Jésus » (cf. Ph 2, 5-11) parce que leur cœur, au fil du temps, se durcit, et devient incapable d’aimer de façon inconditionnelle leur Père et leur prochain (cf. Mt 22, 34-40). Etre chrétiens signifie en effet « avoir les sentiments mêmes du Christ Jésus, sentiments d’humilité et de don de soi, de détachement, et de générosité ».

4. La maladie de l’excès de planification et de fonctionnarisme : quand l’apôtre planifie trop minutieusement et croit que grâce à une planification parfaite les choses avancent effectivement, devenant ainsi un comptable. C’est nécessaire de bien tout préparer mais sans jamais tomber dans la tentation de vouloir s’enfermer et piloter la liberté de l’Esprit Saint qui reste toujours plus grande, plus généreuse, que toute planification humaine (cf. Jn 3,8). On tombe dans cette maladie parce « qu’il est plus facile et plus commode de se reposer sur nos positions statiques et immuables. En réalité, l’Eglise se montre fidèle à l’Esprit Saint quand elle ne prétend pas le régler ou l’apprivoiser… Apprivoiser l’Esprit Saint… Il est fraîcheur, fantaisie, nouveauté ».

5. La maladie de la mauvaise coordination : lorsque les membres perdent la communion entre eux et que le corps perd son fonctionnement harmonieux et sa tempérance en devenant un orchestre qui produit seulement du bruit parce que ses membres ne collaborent pas et ne vivent pas l’esprit de communion et d’équipe. Lorsque le pied dit au bras: « je n’ai pas besoin de toi » ou la main à la tête: « c’est moi qui commande », provoquant ainsi malaise et scandale.

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