Catéchèse sur la vraie humilité, du Pape François 3ème partie (extraits)

24 janvier 2015

6. Il y a aussi la maladie de l’Alzheimer spirituel, c’est-à-dire l’oubli de « l’histoire du salut », de l’histoire personnelle avec le Seigneur, du « premier amour » (Ap 2, 4). Il s’agit d’un déclin progressif des facultés spirituelles qui, dans un laps de temps plus ou moins long, causent un grave handicap à la personne en la faisant devenir incapable d’une activité autonome, du fait d’un état de dépendance absolue de ses vues souvent imaginaires. Nous le voyons dans ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur, dans ceux qui ne font pas le sens « deutéronomique » de la vie ; dans ceux qui sont totalement dépendants de leur « présent », de leurs passions, caprices et manies ; dans ceux qui construisent autour d’eux des murs et des habitudes et deviennent toujours plus esclaves des idoles qu’ils ont sculptées de leurs propres mains.

 7. La maladie de la rivalité et de la vaine gloire : quand l’apparence, les couleurs des vêtements, les signes honorifiques, deviennent le premier objectif de la vie, et que l’on oublie les paroles de saint Paul : « ne faites rien par rivalité ou vaine gloire, mais que chacun de vous, en toute humilité, considère les autres supérieurs à soi. Ne cherchez pas votre propre intérêt mais celui des autres » (Ph 2, 1-4). C’est la maladie qui nous pousse à être des hommes et des femmes faux et à vivre un « faux mysticisme », un faux « quiétisme ». Paul lui-même les définit comme des « ennemis de la croix du Christ » parce qu’ils « se vantent de ce dont ils devraient avoir honte et ne pensent qu’aux choses de la terre » (Ph 3, 19).

 8. La maladie de la schizophrénie existentielle : c’est la maladie de ceux qui vivent une vie double, fruit de l’hypocrisie typique du médiocre et du vide spirituel progressif que des titres académiques ne peuvent combler. Une maladie qui frappe souvent ceux qui, abandonnant le service pastoral, se limitent à des affaires bureaucratiques et perdent ainsi le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes. Ils créent ainsi un monde parallèle, à eux, où ils laissent de côté ce qu’ils enseignent sévèrement aux autres et ils commencent à vivre une vie cachée et souvent dissolue. La conversion est très urgente et indispensable pour cette maladie très grave (cf. Lc 15,11-32).

 9. La maladie des bavardages, des murmures, et des commérages : j’ai déjà parlé de cette maladie grave qui commence simplement, peut-être seulement pour échanger quelques mots, et elle s’empare de la personne en la faisant devenir « semeur de zizanie » (comme satan), et dans beaucoup de cas « homicide de sang froid » de la réputation de ses collègues et de ses confrères. C’est la maladie des personnes lâches qui n’ont pas le courage de parler directement et parlent dans le dos. Saint Paul avertit: « faites tout sans murmurer et sans hésiter, pour être purs et sans reproche » (Ph 2, 14-18). Frères, gardons-nous du terrorisme des bavardages !

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