Marie en attente…L’Eglise en attente

18 décembre 2005

Chaque année, au 4° dimanche de l’Avent, la figure de Marie succède à celle de Jean-Baptiste dans notre liturgie. La page d’évangile qui nous la présente cette année est superbe, mais tellement  » codée  » par de multiples allusions à l’Ancien Testament ! Or, justement, ce codage, loin de nous rendre hermétique ce texte, nous permet d’en faire la relecture ci-dessous, tributaire de celle que nous propose le diocèse pour cette année de Jubilé.
a- En amont de la scène de l’Annonciation, l’avenir de Marie semble tout tracé : n’est-elle pas  » accordée en mariage à Joseph »
b- Mais c’est alors, justement, qu’elle est  » visitée  » par Dieu. Et Dieu remet tout en cause :  » Voici que tu vas concevoir…  »
b- Un tel avenir paraît impossible. Marie fait valoir ses raisons. Elle objecte donc :  » Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge?  »
d- La réponse de Dieu est stupéfiante :  » L’Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ». Notons d’abord l’extrême pudeur à travers laquelle la chose est annoncée :  » la puissance du Très-Haut « , celle de  » l’Esprit-Saint « , est évoquée à travers l’image de la  » nuée  » de la présence de Dieu qui accompagnait de son  » ombre  » le peuple d’Israël durant sa longue marche d’exode entre l’Egypte et la terre promise. Il y a donc ici du Mystère ; non pas du  » mystère  » au sens de Madame Soleil, du mystère qui vient simplement exciter la curiosité, mais du mystère qui révèle ce qu’est Dieu et qui, du même coup, peut engager notre vie… Notons ensuite ce que fait Dieu face à ce qui paraît impossible : il envoie l’Esprit-Saint…
Une telle page d’évangile peut aisément résonner, me semble-t-il, sur le plan de notre vie personnelle. Je laisse à chacun le soin de se demander, personnellement ou (mieux encore, sans doute) en groupe, comment ce texte résonne dans sa vie, et devient ainsi vraiment  » parole de Dieu  » pour lui…
Mon propos est ici, en communion avec notre évêque, en ce 40ème anniversaire de la création de notre diocèse de Pontoise, de faire parler ce texte en direction de nos communautés chrétiennes. Je m’inspire d’ailleurs directement à ce sujet de quelques-unes des questions qui nous sont proposées dans le dossier du Jubilé :
– Qu’est-ce qui, dans la paroisse, nous paraît trop « tracé »,trop évident dans nos manières de faire ?Pouvons-nous nous demander à quoi Dieu, comme communauté paroissiale, nous appelle ?
– Avons-nous vécu de l’inattendu ces dernières années? Cela a-t-il changé quelque chose dans notre façon de voir les choses ? et dans nos manières de faire ?
– L’inattendu dérange, il fait peur… Quelles sont nos craintes pour nous-mêmes et pour la communauté paroissiale ?
– Qu’est-ce qui, au contraire, nous rassure? Y a-t-il des événements, des initiatives, des courants, qui nous paraissent être des signes de Dieu en ce sens ?
– Finalement, qu’est-ce qui, par rapport à tout cela nous  » tient  » personnellement dans la foi ?
N’hésitez pas à répondre à ces questions et, si vous le voulez bien, à envoyer votre réponse à moi-même ou à un membre de l’EAP.

Père Louis-Marie Chauvet

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