Méditation – Assemblée paroissiale du 30 septembre 2012

8 octobre 2012

 

Seigneur, Ta Parole est parfois si forte qu’elle est dure à entendre.

 

Dans la lettre de Saint Jacques, Tu nous dis que nos richesses matérielles ne sont rien de solide. Nos points d’appui habituels, ceux qui nous semblent si solides : situation, argent, pouvoir, réputation, savoir‐faire, compétences… tout cela n’est qu’une richesse transitoire, aussi inconsistante que le vent.

Nous aussi, un jour, nous pouvons nous retrouver esseulés, exilés de nos certitudes, dépossédés de nos assises et de nos fiertés. Nous ne sommes que de passage sur la terre.

Si elle choisit cet axe d’année, la communauté s’attachera à convertir son regard sur les personnes fragilisées, à ne pas les regarder comme un problème à venir, un fardeau ou une charge, mais plutôt comme une des formes de Ta propre présence au monde. Tu T’es identifié aux personnes qui comptent pour peu aux yeux de la société, en voulant ainsi aiguiser notre regard et notre responsabilité. Tous, à un moment de notre vie, nous pouvons devenir celui ou celle qui ne se suffit plus à lui‐même ou à elle‐même, devenir celui ou celle qui a besoin, qui crie sa dépendance.

Au travers des cris du frère, c’est Dieu qui crie Sa faim d’amour de l’homme.

Saurons‐nous le voir, le comprendre et en vivre désormais ?

Saurons-nous faire fi du poids des habitudes et des commodités,

 pour sortir du confort de l’entre soi pour nous ouvrir à un « avec tous » ?

Avec Ton aide, Seigneur, c’est possible.

Car ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu.

Cette méditation de dimanche dernier accompagne l’exigeante phrase d’Évangile que vous avez choisie. Elle nous presse et nous oblige en ces temps où l’attention aux situations de fragilité est au cœur du défi à vivre en chrétien. L’exilé, l’étranger, celui ou celle qui est « hors sol », désinstallé, ce n’est pas forcément celui ou celle dont le passeport est différent du nôtre. Dont la langue diffère, dont la culture nous est inconnue. L’étranger, l’exilé, est une figure symbolique qui nous traverse de part en part. A n’importe quel moment de la vie, nous expérimentons la solitude, l’incompréhension, l’exil hors des sentiers balisés de nos existences. A certains moments, nous ne sous sentons plus « chez nous », en sécurité. Parce qu’Israël a connu l’exil et l’esclavage, Dieu lui demande de ne jamais maltraiter l’étranger en se souvenant que chacun, un jour, est l’étranger pour quelqu’un d’autre. La terre ne nous appartient pas, ce monde n’est à personne. Il nous est confié. Qu’en faisons-nous ? Et que faisons-nous de ceux dont nous avons la responsabilité, les plus faibles, ceux qui ne s’en sortent pas seuls ? Que nous sommes d’ailleurs chacun, tout à tour, à des moments de nos vies. Jésus, la Pâque de Dieu, s’identifie fortement à ces figures d’exilés, à ce qui nous déloge de nous-mêmes. « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli », il faut sans doute le lire comme « je suis en vous, je suis avec vous, vous tous qui perdez pied, qui perdez vos repères et vos terres… accueillez-vous comme si vous m’accueilliez moi ». Sens sacré de l’hospitalité. S’ouvrir à ce qui nous dérange, accepter de penser, de regarder autrement. Le Christ vient, il est celui qui vient. Il ne cesse de venir. Sa venue interroge notre accueil. Cela va-t-il changer quelque chose pour nous ?

Père Émeric Dupont

 

 

Dimanche 7 octobre 2012

Zone de Texte: Méditation – Assemblée paroissiale du 30 septembre 2012

Seigneur, Ta Parole est parfois si forte qu'elle est dure à entendre.
Dans la lettre de Saint Jacques, Tu nous dis que nos richesses matérielles ne sont rien de solide. Nos points d'appui habituels, ceux qui nous semblent si solides : situation, argent, pouvoir, réputation, savoir‐faire, compétences... tout cela n'est qu'une richesse transitoire, aussi inconsistante que le vent.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous aussi, un jour, nous pouvons nous retrouver esseulés, exilés de nos certitudes, dépossédés de nos assises et de nos fiertés. Nous ne sommes que de passage sur la terre.

Si elle choisit cet axe d’année, la communauté s’attachera à convertir son regard sur les personnes fragilisées, à ne pas les regarder comme un problème à venir, un fardeau ou une charge, mais plutôt comme une des formes de Ta propre présence au monde. Tu T’es identifié aux personnes qui comptent pour peu aux yeux de la société, en voulant ainsi aiguiser notre regard et notre responsabilité. Tous, à un moment de notre vie, nous pouvons devenir celui ou celle qui ne se suffit plus à lui‐même ou à elle‐même, devenir celui ou celle qui a besoin, qui crie sa dépendance.

Au travers des cris du frère, c’est Dieu qui crie Sa faim d’amour de l’homme.

Saurons‐nous le voir, le comprendre et en vivre désormais ?

Saurons-nous faire fi du poids des habitudes et des commodités,

 pour sortir du confort de l’entre soi pour nous ouvrir à un « avec tous » ?

Avec Ton aide, Seigneur, c’est possible.

Car ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette méditation de dimanche dernier accompagne l’exigeante phrase d’Evangile que vous avez choisie. Elle nous presse et nous oblige en ces temps où l’attention aux situations de fragilité est au coeur du défi à vivre en chrétien. L’exilé, l’étranger, celui ou celle qui est « hors sol », désinstallé, ce n’est pas forcément celui ou celle dont le passeport est différent du nôtre. Dont la langue diffère, dont la culture nous est inconnue. L’étranger, l’exilé, est une figure symbolique qui nous traverse de part en part. A n’importe quel moment de la vie, nous expérimentons la solitude, l’incompréhension, l’exil hors des sentiers balisés de nos existences. A certains moments, nous ne sous sentons plus « chez nous », en sécurité. Parce qu’Israël a connu l’exil et l’esclavage, Dieu lui demande de ne jamais maltraiter l’étranger en se souvenant que chacun, un jour, est l’étranger pour quelqu’un d’autre. La terre ne nous appartient pas, ce monde n’est à personne. Il nous est confié. Qu’en faisons-nous ? Et que faisons-nous de ceux dont nous avons la responsabilité, les plus faibles, ceux qui ne s’en sortent pas seuls ? Que nous sommes d’ailleurs chacun, tout à tour, à des moments de nos vies. Jésus, la Pâque de Dieu, s’identifie fortement à ces figures d’exilés, à ce qui nous déloge de nous-mêmes. « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli », il faut sans doute le lire comme « je suis en vous, je suis avec vous, vous tous qui perdez pied, qui perdez vos repères et vos terres… accueillez-vous comme si vous m’accueilliez moi ». Sens sacré de l’hospitalité. S’ouvrir à ce qui nous dérange, accepter de penser, de regarder autrement. Le Christ vient, il est celui qui vient. Il ne cesse de venir. Sa venue interroge notre accueil. Cela va-t-il changer quelque chose pour nous ?

Père Emeric Dupont

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