La Parole de Dieu est puissante, parfois rude, toujours vive. Elle nous met en garde contre l’indifférence érigée en mode de vie, la dureté du cœur devenue une habitude. Parce que nous valons tellement mieux ! Tout au long de l’année passée, nous avons essayé de vivre l’accueil de celui ou celle qui est différent, c’était du moins notre fil rouge spirituel.
Cette année encore, nous aurons à cœur de laisser l’Esprit Saint guider notre communauté, de nous rendre disponible à ses appels, à l’écoute d’une Parole de vie qui dit notre valeur, l’exigence de ce à quoi nous sommes appelés par Dieu lui-même.
L’Assemblée paroissiale que nous avons formé dimanche 29 septembre au cours de la messe a commencé par se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Le silence et la méditation constitue souvent l’un des seuls espaces de liberté que nous offrons à l’Esprit Saint pour qu’il souffle en nous le désir même du Père, en Jésus dont nous sommes le Corps ecclésial. Et voilà qu’au milieu de trois phrases d’Évangile, comme autant de pistes possibles pour l’année pastorale qui vient, l’une des trois fut choisie à la majorité : « Va vers mes frères »… Des applaudissements et un « Magnificat » retentirent spontanément. Dieu parle par nos choix lorsqu’ils sont enracinés en Lui…
« Va vers mes frères », dit Jésus à Marie-Madeleine. Ce matin-là, celui de Pâques, elle découvre qu’il est Vivant, ressuscité. Elle veut le serrer contre elle, le garder. Jésus l’envoie plutôt le retrouver à la rencontre des autres. C’est sur les chemins de son quotidien qu’elle retrouvera Jésus, en risquant la découverte des visages inconnus. Ceci est le cœur de notre foi et non un à-côté. Nul ne peut être chrétien seul, pour lui-même. Parce que nous sommes des êtres de relations, crées à l’image d’un Dieu de relations, Père, Fils et Esprit Saint… L’élan qui consiste à sortir de notre petit monde pour aller vers celui des autres est le fruit d’un appel intérieur. En mettant en œuvre ce thème d’année, nous serons attentifs à rendre notre communauté toujours plus ouverte sur le monde. Le chrétien est donc appelé par Jésus lui-même à ne pas se replier sur ce qu’il connait, sur ce qui est rassurant. Le pape François nous le rappelait récemment : rien de pire qu’une communauté paroissiale où chacun vit dans l’entre-soi. Autour de nous, chez des personnes qui ne partagent pas notre foi, ou qui cherchent un sens à leur vie, ou qui professent une autre religion, adhèrent à d’autre philosophies de vie, il y a de vrais trésors humains et spirituels. Par eux aussi, le Christ nous fait signe ! Beaucoup d’initiatives doivent nous permettre de vivre cet élan vers nos frères : les Petite Fraternités Paroissiales ouvertes à tous, croyants ou non, intéressés par l’écoute et la méditation de l’Évangile… Le Réseau Saint-Gilles, ouvert à tous ceux, chrétiens ou non, qui veulent se relancer après la perte d’un emploi… Le Comité des Fêtes qui veut créer du lien entre nous et au-delà… Mais je pense aussi au Petit Café du Samedi matin, aux portes de l’église, au Point écoute le samedi matin au Centre Paroissial, mais aussi à l’effort fait pour accueillir tous ceux et celles qui viennent près de nos portes, parents d’enfants catéchisés, familles en deuil, couples préparant un baptême de bébé ou d’enfant, ou un mariage… Je pense à ceux qui se dévouent au service des autres au « panier Saint loupien », dans les réseaux de solidarité, chrétiens ou non… à ceux qui vont visiter les malades et les esseulés…
Allons vers nos frères, c’est l’appel de l’Évangile, c’est notre horizon et notre défi ! Le monde où nous vivons est le lieu privilégié où nous rencontrerons le Ressuscité… à travers les visages des autres !
Émeric DUPONT