Pour entrer d’avantage dans la 1ère lecture de ce dimanche

9 mars 2014

 Au temps où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre, il modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.

Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé.

Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute sorte d’arbres à l’aspect attirant et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait fait. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a dit : «Vous ne mangerez le fruit daucun arbre du jardin.

La femme répondit au serpent : «Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. Mais, pour celui qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : «Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez». Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »

La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il avait un aspect agréable et qu’il était désirable, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de ce fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus. (Genèse 2)

 

À la racine de la mise par écrit de ce très ancien texte biblique se trouve la question «pourquoi le mal ? D’où vient-il ?» Question d’autant plus pressante que nous croyons en un Dieu créateur souverainement bon, donc qui ne peut avoir placé le mal dans la création.

Venons-en au fait : la chute du premier homme. L’homme est créé libre par Dieu. Mais cette liberté est celle d’une créature par rapport à son Créateur. Dans l’ordre voulu par Dieu, l’homme doit donc librement s’astreindre à respecter les commandements divins («De l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas.» Gn 2 17). Le péché originel n’est autre que la désobéissance à ce commandement commise par le premier homme, qui a fait par là un usage abusif (moralement parlant) de sa liberté. Il s’est préféré lui-même à Dieu, il a voulu devenir Dieu à la place de Dieu en quelque sorte.

Les conséquences de cet acte ne se font pas attendre : la sainteté et la justice originelles dans lesquelles l’homme avait été établi par son Créateur sont perdues (en particulier la totale maîtrise du corps par l’esprit, ainsi que l’immortalité), la pleine communion avec Dieu est rompue. On assiste depuis à une véritable « invasion du monde » par le péché, auquel du coup tout homme se voit soumis. Il résulte de cet état corrompu de la nature humaine que l’homme a une inclination à commettre le péché, chacun le sent bien dans son expérience personnelle, l’homme est tombé dans une sorte « d’esclavage du péché ». Le Catéchisme parle d’une «certaine domination du diable sur l’homme» (§ 407). Le chrétien doit sans cesse lutter contre cette tendance à faire le mal qu’il ne désire pas, mais qu’il commet quand même…

Le chapitre 15 de St Luc nous dit que ce n’est pas l’homme qui cherche Dieu, c’est Dieu qui cherche l’homme et le ramène sur ses épaules ; c’est que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils » (Jean:3,16).

Il faut lire ici et méditer l’extraordinaire texte de Romains 8,36-39 : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ?… Oui, j’en ai l’assurance : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur » .

Émeric DUPONT

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