Préparons nous au « Dimanche de la santé », les 7 et 8 février 2015

31 janvier 2015

pas sableVivants… et…. fragiles

Se préparer au « dimanche de la santé »,

Samedi 7 et dimanche 8 février 2015

 Pour le rendez-vous du « dimanche de la santé », célébré le week-end prochain, le Service Évangélique des Malades (SEM) vous invite à consulter un dossier de témoignages de personnes « vivantes… et fragiles » rassemblés par le Service National de la Pastorale de la Santé: Voir le dossier de témoignages de personnes « Vivantes… et fragiles »

L’un de ces témoignages vous est proposé ci-après…

 C’est ma vie et j’y tiens !

Le 11 mars 1984, je « basculais » de la parfaite santé à une situation de handicap lourd : le « locked-in-syndrome ». Ce n’est qu’en octobre 1986 que j’ai pu rentrer à domicile. Nous n’avons pas voulu y créer un hôpital-bis, à l’exception de la présence d’un fauteuil électrique pour me « verticaliser » et d’un lit médicalisé pour faciliter les soins.

Avec l’aide de professionnels et de proches aimants, d’amis fidèles, j’ai appris à ne pas dire « Pourquoi ? » Mais « Pour quoi ?» et à transformer ce handicap en chance à recevoir comme un cadeau.

Fragile, je le suis évidemment, physiquement : tout peut très rapidement se compliquer ; psychologiquement, sans doute, à cause d’une sensibilité « à fleur de peau » – expression d’une quête d’amour, d’une confirmation que je ne suis pas qu’un fardeau humain : ma vie a du sens et je n’ai pas voulu qu’on me l’ôte -, mais forte moralement. Ce qui n’exclut pas des moments de « blues » comme tout le monde, mon « naturel » étant plutôt enjoué.

Pour vivre en faisant le bonheur de ceux qui me côtoient avec tendresse, il faut qu’une relation de confiance et de convivialité s’instaure dans la durée. J’ai aussi fait l’expérience qu’une écoute attentive (réciproque), sans compassion, soulage. Accompagnement n’est pas substitution.

On me demande souvent si j’ai la foi. Oui, je ne m’en cache pas, je suis née dans une famille catholique, elle me confère une certaine sérénité, une espérance mais je conçois fort bien que d’autres aient des points de vue tout à fait différents, voire opposés ; j’accepte toute contradiction motivée !

Dans mon état antérieur, j’aurais sans doute fait des rencontres intéressantes, mais plus anonymes : aurais-je eu ce bonheur de voir saint Jean-Paul II devant moi à Rome, lors du jubilé de l’an 2000, celui qui a répété « n’ayez pas peur », au regard si puissant et paternel, puis Benoît XVI, à Paris qui a renforcé la Foi ? Et à présent, le pape François exhorte à la Charité. .

Et que dire de la Communion des Saints ? Il m’arrive souvent, sur les conseils d’un ami prêtre (qui m’a dit, en guise de plaisanterie : « il faut les faire travailler là-haut !) de les implorer, de solliciter leur aide. C’est peut-être psychologique, mais il est rare que je n’obtienne pas satisfaction dans les minutes ou heures qui suivent. Je n’oublie pas de les remercier.

« Indigne » ? ! « Perte d’autonomie ou dépendance ne signifie pas perte de dignité » comme le dit Luc Ferry, philosophe, ancien ministre de l’Education. En situation de handicap lourd, je pense avoir bien réintégré la société. Ce ne sera parfois qu’une manifestation de proximité, qu’une « présence immobile, silencieuse » mais il me revient, autant qu’à d’autres, le devoir de faire connaître ces valeurs essentielles où tous puissent se reconnaître dans ce bien commun « la dignité, Patrimoine de l’Humanité ».

Lorsque la nation m’a décerné des décorations, humblement si j’ai accepté, c’est pour que l’ensemble de mes Frères vulnérables ou fragilisés soient ainsi honorés et vivent au mieux .

                                                      Maryannick PAVAGEAU

        Le SEM propose à chacun d’entre nous, à la lumière de ce témoignage et de ceux déposés sur le site de la paroisse, de « réfléchir à ce qui rend, ou a pu rendre dans le passé, sa vie fragile » et d’écrire cette fragilité sur un papier.

    Ceux qui le souhaitent pourront déposer cette relecture dans une corbeille le samedi 7 ou le dimanche 8 février à l’entrée de l’Église. Ces fragilités seront alors symboliquement portées à l’autel au moment de la procession des offrandes. Les papiers seront ensuite détruits sans avoir été lus…

                                                   Alain CHEVET

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