Que penser de ce qu’il y a « après » (cette vie) ?

3 novembre 2013

« La vie éternelle, c’est te connaître, toi le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus le Christ ». (Jn 17,3)

        Si nous en croyons cette phrase prêtée au Christ lui-même, nous n’entrerons dans la Vision de Dieu que si nous l’ « épousons ». Il s’agira d’un vrai mariage, en toute connaissance et par amour, uniquement par amour.

    Face à la crise de la Réforme qui enseignait que la confiance en Dieu suffisait au salut, l’Église catholique fut conduite durant le Concile de Trente à se prononcer définitivement sur les conditions de l’entrée dans la vision de Dieu. Il en sortit un texte dont la précision éclaire sans ambiguïté ce problème. L’Écriture Sainte montre que nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit Saint. Que signifie ce bain de régénération sans lequel l’homme reste séparé de Dieu, éloigné de l’adoption filiale qu’il propose ? La réponse est sûre, précise le Concile : c’est de l’amour qu’il s’agit, mais pas de n’importe quel amour. La confiance de Luther (la foi) est nécessaire, mais elle ne suffit pas. Dieu veut faire de nous son épouse. Il n’épouse pas une servante mais quelqu’un qui éprouve pour lui une véritable amitié : intime, réciproque et dans une tendresse d’égalité.

     Le Christ enseigne qu’il n’y aura plus de mariage dans l’autre monde. Cette parole pose parfois problème à ceux qui s’aiment. Ils peuvent se rassurer. Elle ne veut pas dire que la femme n’aimera plus son mari au Ciel ou la mère son enfant. Bien au contraire, ces amours et leur motif terrestre demeureront comme ils demeurent aujourd’hui entre Marie, Joseph et Jésus. Mais, dans la Vision béatifique, le cœur de chacun s’ouvrira à l’infini au point que l’amour qui unit chacun sera plus que le plus beau des mariages terrestres. On sera en fait infiniment marié avec tous, chacun étant aimé pour lui-même en Dieu. Chaque prochain sera aimé par chacun, comme s’il était unique. C’est une réalité céleste, absolument impossible sur terre. Loin de détruire l’amour de la terre, cet amour divin le transfigurera dans des proportions infinies. Cette communauté parfaite, l’Église du ciel, sera une véritable Communion des saints.

« Et ils verront sa Face,

Et son Nom sera inscrit sur leur front.

De nuit, il n’y en aura plus.

On se passera de la lampe pour s’éclairer

Car le Seigneur Dieu répandra sa lumière,

Et ils seront Rois pour les siècles des siècles ». (Ap. 21)

Père Émeric Dupont

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