Qu’est-ce qui va changer ?

25 janvier 2016

Alors c’est aujourd’hui que tout se passe… ? Ce n’est pas moi qui le dis, mais Jésus lui-même. C’est aujourd’hui que l’on va voir ce que l’on va voir, les promesses divines qui demeuraient suspendues à on ne sait quelle décision d’en-haut viennent enfin de s’accomplir, si l’on en croit ce passage capital (Luc 4, 14-21). Vous vous sentez mal, en vous-mêmes et dans votre vie, accablés d’un fardeau inimaginable ? Vous cherchez le sens mais vous ne pouvez que tâtonner dans la nuit ? Vous aimeriez être libres dans votre corps ou dans votre esprit mais vous êtes cloués sur un lit d’hôpital ou claustrés chez vous, vous ne parvenez pas à vous défaire de pulsions qui vous clouent à leur mécanique implacable ? Vous manquez de tout, et en particulier de la vitalité que seul l’amour peut donner en plénitude, vous ne parvenez ni à communiquer ni à vous exprimer comme vous voudriez ? Vous vous sentez incompris de la terre entière ? Alors ces promesses sont pour vous, bonne nouvelle, vraiment !
L’Esprit du Seigneur est là, dit Jésus, il agit, il consacre. La Parole va s’accomplir par celui-là même qui est la Parole, elle passe par lui, cette puissance de vie venue revisiter nos lieux de mort. Elle passe par lui, et c’est ce que sa présence signifie. Elle nous dit « l’Esprit est là »… Imaginez la tête des auditeurs qui ont entendu cela il y a 2000 ans, imaginez le regard, entre incrédulité et fol espoir, regardant celui qui venait de prendre la parole… imaginez leurs visages, à peine plus étonnés que les nôtres aujourd’hui. Et pour cause ! Cette parole est une pure folie. Elle n’est pas raisonnable. Elle dit qu’aujourd’hui, quelque chose, imperceptiblement va changer. Que quelque chose a déjà changé puisque c’est accompli. Pas demain, maintenant ! Alors forcément, chacun se racle la gorge, se tortille un peu sur son siège, mal à l’aise. Quoi, qu’est-ce qui a changé ?
Eh bien peut-être d’abord la fin. Et c’est cela, la drôle de manière dont Dieu, semble-t-il, s’inscrit dans notre temps humain. Il a scellé la fin, il lui a donné un caractère définitif et indestructible. La fin, c’est qu’il n’y a pas de fin. Il y a un passage, une transformation, une résurrection. Il y a que nous sommes sauvés, il y a qu’un amour inconditionnel nous a rachetés, lavés, ré-engendrés. Et comme Dieu ne fait jamais rien comme tout le monde, de cette fin qui n’en est pas une, il veut remonter jusqu’à nous, jusqu’à notre maintenant, pour que cette logique de vie éternelle tout à coup fasse irruption. Car mes amis, il ne
nous voit pas comme nous nous regardons. Il voit en nous l’accompli, le racheté, le sublime, il voit en nous le meilleur parce que le meilleur est à venir, parce qu’en nous le meilleur est promis, parce qu’il est là, tout près, à portée de la main. Ce meilleur, ce ne sont pas des choses ou des événements, ce meilleur c’est chacun de nous. Et ce jour-là, à la synagogue, la Parole faite homme c’était ce corps dressé devant l’assemblée qui renvoyait chacun à sa dimension de corps, qui renvoyait chacun à ses propres mains pour agir, à son propre coeur pour aimer. Et cette Parole nous parle encore, elle nous dit: vous êtes ce corps blessé et guéri immémorialement, entré dans une vie nouvelle, qui est devenu signe que l’Esprit est là, qu’il agit. Et ce meilleur qui est à-venir, c’est vous. Le signe du salut et de la résurrection, c’est vous. Parce que je suis avec vous, je n’ai jamais cessé de l’être. Mais aujourd’hui, cela est manifesté, enfin.
C’est peut-être cela, la clef. La clef c’est que c’est accompli, déjà. Nous ne nous perdrons pas, nous sommes dans sa main, quoi qu’il arrive. Nous portons la marque de sa présence attentive et bienveillante. Nous serons transfigurés, nous serons lumière, nous serons vie et joie. Que dis-je, nous serons ? Ai-déjà oublié ce par quoi j’ai commencé ? Nous sommes. Alors comment vivre cet à-venir si merveilleux ? Comment vivre comme des aimés, des rachetés, comment vivre comme des manifestations individuelles de la seule et unique divinité, du Dieu un et trois qui veut se reconnaître en nous ? Eh bien vivons-le maintenant. Ayons cette audace. Faisons comme si demain c’était aujourd’hui. Croyons, non seulement que cela sera, mais que cela est. L’Esprit du Seigneur repose sur moi. Il m’a envoyé libérer, guérir, consoler, relever, l’Esprit du Seigneur veut accomplir cela en moi. Si cette promesse lointaine et imprécise devient mon présent. Alors c’est accompli, alors c’est aujourd’hui. Rendons grâce à Dieu.
Emeric DUPONT

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