« Serviteur des serviteurs de Dieu »

10 avril 2005

« Serviteur des serviteurs de Dieu » : tel est, on le sait, le titre le plus évangélique du pape. Evidemment, qui peut être à la hauteur d’un tel titre d’abaissement ? Jean-Paul II en a du moins été un témoin impressionnant. « Impressionnant » est bien le mot : tous ceux qui lui ont rendu visite, chefs politiques ou religieux, croyants ou non, chrétiens ou non, disent avoir été « impressionnés » par lui. Par quoi, au juste ? Son intelligence et sa culture n’y sont sans doute pas pour rien. Mais il faut attribuer cette sorte d’ « aura » à la force intérieure qui l’habitait et qui venait comme irradier ses immenses compétences. Une force qui lui venait de son amour pour le Christ et de la prière.

Bien entendu, la presse (c’est son rôle) n’a pas manqué de dresser un « bilan » de son action. Dans un bilan, il y a nécessairement un « passif» : n’aurait-il pas dû démissionner ? Ne s’est-il pas laissé « surmédiatiser » ? « En pointe » en certains domaines, n’était-il pas assez « conservateur » sur d’autres ? etc. n n’en demeure pas moins que sa personnalité force le respect même des plus critiques et qu’il est bien difficile de ne pas voir en lui un « homme de Dieu ». Jean-Paul II aura été en effet un signe rayonnant (encore un adjectif qui revient constamment à son propos) de Dieu pour l’ensemble de l’humanité. Il a notamment conjugué avec une force singulière les deux dimensions fondamentales de l’Evangile du Christ : celle de la Vérité, avec les exigences qu’elle comporte et le courage qu’il faut pour en être le fidèle témoin, et celle de l’Amour, avec tout ce que signifie ce terme comme bonté jusqu’au pardon et comme engagement au service de l’homme (de tout homme et de tout l’homme).
Les jeunes notamment (la « génération Jean-Paul II »), mais aussi les moins jeunes, ont trouvé en lui un exemple qui leur a permis de (re-)découvrir la force de l’Evangile et de (re-) choisir le Christ de façon décidée. Les mêmes que son décès attriste jusqu’aux larmes ne peuvent s’empêcher de dire qu’il y a aussi de la joie dans ces larmes. Comment en effet ne pas rendre grâce à Dieu d’avoir donné à son Eglise un tel Serviteur et au monde un tel Témoin ?

Père Louis Marie CHAUVET

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