Qu’est ce qui se passe dans la paroisse
Le Dieu des vivants
Le Dieu des vivants
La question-piège posée par les sadducéens est loin d’être idiote pourquoi ou pour qui vivons-nous ? Quel est le but ultime de cette existence, de nos dons personnels, de nos attirances, de nos répulsions ? Pour ce groupe de croyants de l’époque du Christ, et ce courant a disparu avec le Temple dès le 1er siècle de notre ère, il n’y a pas de résurrection. Cela veut dire, qu’après le Schéol (le séjour des morts) il n’y a pas d’espérance possible de reprendre corps, de ré-habiter cette terre mais autrement, de reprendre souffle et vie selon une nouvelle manière de nous regarder et de communiquer, libérée de la corruption et de l’illusion. Une manière vraiment fraternelle. Alors s’il n’y a rien à espérer du Schéol (toujours selon nos amis sadducéens), à quoi bon vivre, si ce n’est pour jouir de la vie présente, et d’en jouir pour elle-même ? Le néant de la mort nous pousse à procréer pour laisser après nous une descendance qui nous « perpétue » en quelque sorte. Elle est le signe authentique de la bénédiction divine, cette fécondité charnelle, dans un tel ordre d’idée.
On pourrait croire, à entendre le Christ, et si l’on comprend mal que c’est à eux, les sadducéens, qu’il s’adresse, que le mariage n’est pas une proposition bien exaltante : elle serait pour les « fils de ce monde » c’est-à-dire pour des gens qui ne sont pas « spirituels ». Une mauvaise interprétation de cette phrase a fait des dégâts, vous vous en doutez ! Les siècles passés ont parfois laissé entendre que le célibat consacré serait « supérieur » au mariage, et même parfois dans l’Eglise, quelques nostalgiques de cette théologie médiévale incertaine vous tiendront encore ce discours. Mais le Christ parle à ceux qui misent tout sur cette obsession de procréer qui était celle des sadducéens. Il tente d’ouvrir leur regard à l’idée que cette vie présente est semence, et seulement semence. Ce qui est vécu ici est une esquisse, ce qui n’en fait ni une vie sans valeur, ni un absolu. Il n’y a pas d’arrière-monde « où tout ira mieux » qui justifierait de ne pas vivre ici-bas, ou pire de rechercher la mort pour le fuir. L’argument habituel du soupçon à l’égard de la peur de la mort ne tient pas, ici. Tout se joue ici car notre terre est le lieu de l’ensemencement. La semence c’est nous. La récolte c’est l’autre versant où ce qui est semé rejaillit mais porté à un plus haut niveau d’existence, une existence d’être spirituels avec un corps. Une manière de vivre transfigurée, donc, ce que nous retrouvons dans d’autres Evangiles lorsque le Christ dialogue sur cette question : de l’autre côté de la vie, nous aimerons autrement, sans dépendance, sans égoïsme, sans attachement excessif, sans faire de notre petit moi étriqué la chose unique à aimer et à combler. La promesse, c’est une capacité à regarder selon le regard même de Dieu puisque la promesse c’est d’être plongé dans une relation d’amour éternelle, entre le Père et le Fils. Cette relation d’amour s’appelle, vous le savez déjà sans doute, l’Esprit Saint, celui qui nous est donné au baptême et qui se déploie dans les 7 sacrements. Pour aimer, justement, pour parvenir déjà, dès ici-bas, à cette plongée totale, à cette renonciation à une ancienne manière de vivre et d’aimer, en y étant converti de l’intérieur, par grâce. C’est ce renouvellement que Jésus appelle de ses vœux, ce choix radical d’entrer dans une vie nouvelle qui est l’éternité mais qui commence ici. Alors cette vie d’ici apparaît comme autre chose qu’un simple tombeau, une fatalité à fuir ou un absolu dont il faut profiter avant le néant, elle apparaît comme une sorte de tremplin, quelque chose qui vient d’ici et qui envoie plus haut. Mais sans adhérence à ce mouvement qui part de la terre, rien ne peut nous propulser plus haut. Le tremplin, c’est ce qi est efficace quand il y a un élan, et quand cet élan part de loin, qu’il est pris totalement, avec un corps tendu vers l’objectif et un esprit concentré et disponible.
QUE DEMANDER ?
L’autre jour, je lisais et relisais cet Évangile et je me demandais: au fond, quel choc veut produire en moi ce texte, quel questionnement veut-il faire naître ? Quelle image ou contre-image veut représenter ce juge irrespectueux de Dieu et des hommes ? Comme si pour nous parler de la manière dont ce juge peu soucieux des autres finit par rendre un jugement acceptable, Jésus déplaçait tout simplement notre attention vers Dieu, qui parfois, lui aussi, pourrait nous paraître comme un juge irrespectueux de nos nombreuses demandes et prières. Lire la suite »
SERVIR, C’EST CROIRE
Le grain de moutarde, en effet, est l’une des graines les plus insignifiantes qui soient. A peine peut-on les percevoir dans le creux de la main. La foi commence ainsi: minuscule, imperceptible, si ténue que celui qui la porte en lui n’en n’a même pas ne conscience claire et distincte. Lire la suite »
UNE VALEUR QUI N’A PAS DE PRIX
Je suis frappé de voir que dans les trois paraboles de l’Evangile de ce dimanche, ce qui est perdu est enfermé dans une passivité extrême. La pièce d’argent, malgré sa valeur, ne pourra jamais retrouver sa propriétaire si on ne vient pas la chercher. De même pour la brebis, et même pour le fils dépensier, que seul l’amour du père re-transforme en fils, enfin. Ces objets perdus sont là pour parler de nous, aujourd’hui, aussi étrange que cela paraisse: Valeur de la pièce, fragilité de la brebis, égarement du fils… à en croire les paraboles, nous sommes bel et bien l’objet d’une recherche. Que nous en ayons conscience ou non, que nous soyons croyants ou non, que cela nous plaise ou non, il y a sur chacune de nos têtes un « avis de recherche » dont le Père a seul l’initiative. Et cela a commencé aux origines même, lorsque le Créateur s’est écrié « Où es-tu, Adam »; où es-tu, homme ? Réponse de l’intéressé (je vous envoie aux récits de la Genèse): « je me suis caché car j’ai eu peur de toi ». Lire la suite »
Prière des mères
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